Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Se connecter
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Inscrivez-vous gratuitement
- Culture
Dans son long-métrage diffusé sur Netflix, avec Leonardo DiCaprio dans le rôle d’un astronome, le cinéaste donne une ampleur cosmique à sa satire des maux américains.
Propos recueillis parAureliano Tonet
Temps de Lecture 6 min.
Article réservé aux abonnés
Que font les vivants quand leur fin approche? Ils rentrent chez eux, répond Don’t Look Up. Déni cosmique, la tragi-comédie d’Adam McKay sur Netflix. Tandis qu’une comète menace d’anéantir la Terre, l’astronome joué par Leonardo DiCaprio retourne dans ses pénates. L’autoradio diffuse Till Then (1944), une ballade des Mills Brothers, où un soldat se languit de sa mère patrie. Derrière son budget à 100millions de dollars et son casting stellaire, voici le délicat défi que relève la neuvième réalisation de McKay: exprimer son mal du pays, en mariant le comique et le cosmique.
Commencée dès 2004 avec Présentateur vedette. La Légende de Ron Burgundy, attisée par le trumpisme et la pandémie de Covid-19, sa satire des maux qui minent l’Amérique n’a jamais semblé si actuelle – triomphe de l’idiotie, du mensonge et de la prédation. A quoi McKay oppose des vertus cimentées durant ses années de théâtre, à Chicago, puis au cours de ses travaux pour le cinéma ou la télévision: la jubilation oratoire; le sens du burlesque; la fidélité à soi-même et aux siens. Il répond au Monde, de sa maison de vacances, en Irlande, où il a écrit Don’t Look Up et d’où sont originaires ses aïeux.
Lire la critique : Article réservé à nos abonnés «Don’t Look Up. Déni cosmique»: la comète Mckay lancée contre la bouffonnerie de l’humanité
Vous dites avoir augmenté de 15% le «degré de folie» de votre film, après l’arrivée du Covid-19 et l’invasion du Capitole…
C’est exact! La réalité devenait plus folle que la première version de mon scénario, écrite avant la pandémie. J’ai retiré des éléments trop proches de l’actualité. Par exemple, j’avais imaginé le vote d’un cadeau fiscal pour les 1% les plus riches, lié à la comète; or, Trump a fini par faire pareil. D’un autre côté, le déni de la vérité scientifique, durant la pandémie, m’a marqué. Alors, j’ai choisi d’accentuer cet aspect du scénario.
De quoi se nourrit ce déni?
Du fait d’avoir placé nos moyens de communication sous l’égide du profit. C’est criant aux Etats-Unis: tout y est monétisé. Et la règle numéro un du commerce, c’est que le client a toujours raison. La plupart des médias sont conçus pour donner aux gens le sentiment de n’avoir jamais tort: si vous voulez qu’ils regardent la pub, mieux vaut ne pas leur apporter de mauvaises nouvelles.
Pourquoi la critique des médias occupe-t-elle une telle place dans vos films?
De nos jours, l’information est une arme, une science de corrosion. C’est l’une des caractéristiques de notre époque. L’instrumentalisation des données, les algorithmes, la course aux infos virales ont bouleversé nos vies, nos manières de sentir, jusqu’au timbre de nos voix. Le drame, c’est que cette échappatoire au réel nous fait un bien fou, à court terme. C’est l’amplification d’un phénomène déjà ancien: j’étais gamin dans les années 1970, quand la télé câblée est apparue; j’ai assisté à la multiplication des chaînes, à l’arrivée d’Internet, du portable… Je me sens vieux, même si je n’ai que 53ans. Sur The Big Short [2015], Vice [2018] et Don’t Look Up, avec mon monteur et mon compositeur, nous avons cherché à faire de l’information un personnage à part entière.
Il vous reste 58.24% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Découvrir les offres multicomptes-
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
-
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur «» et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
-
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
-
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
-
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.