Par François Forestier
Publié le
En accès libre
Portrait Avec «Don’t Look Up: Déni cosmique», satire grinçante inspirée par la crise climatique, le cinéaste américain triomphe sur Netflix.
1. Truffaldien
Il est né le 17avril1968, le même jour que le prince d’Orange-Nassau, ce qui n’a aucune importance. En revanche, le film «La mariée était en noir», de François Truffaut, est sorti ce jour-là. Plus tard, Adam McKay le fera figurer dans la liste de ses titres favoris.
2. Denver
Il a vu le jour à Denver, Colorado, ville dans laquelle il compte d’illustres prédécesseurs: Douglas Fairbanks, Hattie McDaniel (la servante noire d’«Autant en emporte le vent»), Debra Paget (la danseuse exotique du «Tigre du Bengale»), Jan-Michael Vincent (l’acteur du «Flingueur») et Texas Guinan, la plus célèbre tenancière de bordels des années 1930. Parmi les Denverites, Adam McKay a une préférence: Pam Grier, la bombe sexy de «Foxy Brown».
Publicité
3. Jeunesse
Il a été l’un des membres fondateurs de l’Upright Citizens Brigade (UCB), groupe d’improvisation créé en1990. Succès immédiat et installation à New York, où Adam McKay déniche le meilleur lieu possible dans le quartier Hell’s Kitchen («la cuisine du diable»): une salle de strip-tease bas de gamme, où l’UCB donnera «Big Dirty Hands» (traduisez vous-même).
4. Will Ferrell
Il a fait équipe avec Will Ferrell, comique américain assez peu drôle, avec lequel il a tourné plusieurs films et mis en scène des tonnes de sketchs au «Saturday Night Live». Longtemps amis, ils se sont brouillés à propos d’une série sur l’équipe de basket-ball des Los Angeles Lakers. C’est néanmoins grâce à Ferrell que McKay a rencontré Shira Piven, réalisatrice, avec laquelle il a deux enfants.
5. «Dont’t Look Up»
Cette satire grinçante blindée de stars, où deux astronomes se heurtent à l’incurie des politiques (Meryl Streep) et au cynisme des présentateurs de talk-shows (Cate Blanchett), est née de son inquiétude face à la crise climatique. Inquiétude partagée par Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence, qui jouent les scientifiques. Pour ne vexer personne, il fut décidé que le nom de DiCaprio figurerait en premier l’affiche et celui de Jennifer Lawrence en tête du générique.
Le visionnage de cette vidéo est susceptible d'entraîner un dépôt de cookies de la part de l'opérateur de la plate-forme vidéo vers laquelle vous serez dirigé(e). Compte-tenu du refus du dépôt de cookies que vous avez exprimé, afin de respecter votre choix, nous avons bloqué la lecture de cette vidéo. Si vous souhaitez continuer et lire la vidéo, vous devez nous donner votre accord en cliquant sur le bouton ci-dessous.
6. Chaos de l’info
Le Premier ministre de Croatie, Andrej Plenkovic, engage tous ses concitoyens à voir «Don’t Look Up», à cause de son thème, qui est, selon lui, «le chaos de l’information». Son avis est toutefois sujet à caution, vu qu’il a affirmé, en2017, qu’«il n’y a jamais eu de guerre civile en Croatie». En politique, gare à Plenkovic. Mais pour le film, il a raison.
Publicité
A lire aussi
7. Finance
En2015, McKay a réalisé «The Big Short», saga savoureuse de la grande escroquerie boursière de 2007, qui provoqua une crise financière mémorable. Brad Pitt devait tenir le rôle principal, mais il fut remplacé par Christian Bale. Brad Pitt a gardé un rôle secondaire, tout en étant coproducteur. Contre toute attente, le film a rapporté 140millions de dollars.
LIRE AUSSI >«The Big Short: le casse du siècle», un portrait au vitriol du petit monde des traders
8. Brûlot
En2018, McKay a signé «Vice», portrait au vitriol de Dick Cheney, ancien vice-président des Etats-Unis, et de ses tendances dictatoriales. Sa fille, Liz Cheney, membre de la Chambre des Représentants, républicaine (mais fortement opposée à Trump), a critiqué l’acteur, Christian Bale: «Il a eu l’occasion de jouer un super-héros, il s’est planté.»
LIRE AUSSI >Adam McKay: «Dick Cheney a bousculé le monde entier et s’en est tiré»
9. Projet
Son prochain film, «Bad Blood», racontera la réussite et l’échec de Theranos, une société de biotech dirigée par Elizabeth Holmes – qui vient d’être condamnée pour escroquerie. Le scénario est adapté du livre de John Carreyrou, fils de Gérard Carreyrou, ex-directeur de l’information de TF1. C’est Jennifer Lawrence qui tient le rôle principal, et coproduit le film avec sa société baptisée Excellent Cadaver. Tout un programme.
Publicité
A lire aussi
10. Récompenses
Le producteur de la série «Succession» se noie sous les récompenses: ses films lui ont valu cinq nominations aux Oscars (et une statuette), quatre aux Golden Globes, quinze aux Primetime Emmy Awards, et, curieusement, une Golden Rasperry (l’équivalent du «prix nanar» de l’année) pour «Holmes &Watson». Il est vrai que, dans ce film, Sherlock Holmes prouve l’innocence d’un suspect grâce à ses tremblements provoqués par une masturbation excessive. Donc, le gars n’a pas pu commettre un meurtre. CQFD.
Par François Forestier